Publi-reportage sur le congrès “Fascia, sport et récupération”

Après un accueil et une introduction de B. Dutemple, président de l’ANKF, le Pr D. Bois a introduit la matinée en présentant le CERAP, laboratoire de recherches en psychopédagogie perceptive, dont la vocation est d’étudier la subjectivité à partir de méthodologies de recherche qualitative. Dans ce laboratoire, des kinésithérapeutes en master de kinésithérapie du sport et en doctorat de psychopédagogie perceptive ont mené des travaux de recherche.

La matinée s’est poursuivie par la communication de P. Rosier, Dr en Sciences sociales, sur le thème de « la fasciathérapie et la récupération somato-psychique ». Après avoir présenté un état des lieux des recherches sur la récupération physique et psychique et insisté sur le peu de recherches abordant la récupération somato-psychique et la récupération perçue, il a présenté les résultats de l’apport de la fasciathérapie sur la récupération auprès d’une population de sportifs de haut-niveau et ainsi montré l’intérêt de l’utilisation de méthodes quantitatives et qualitatives pour étudier les impacts simultanés, somatiques (détente musculaire, douleur) et psychiques de la fasciathérapie.

La réflexion sur cette approche globale somato-psychique de la récupération s’est prolongée avec l’intervention du Dr. B. Payrau, cardiologue, membre fondateur de la Fascia Research Society, qui a repris les différentes études menées sur la fasciathérapie, le stress et l’anxiété, fait le lien entre stress et anxiété, fait la distinction clinique entre inconfort et dysfonction et présenté le STAI (questionnaire d’évaluation du trait et de l’état d’anxiété) pour montrer ensuite à travers les résultats d’enquêtes menées auprès de sportifs et non-sportifs les effets bénéfiques et significatifs d’une et/ou de plusieurs séances sur la flexibilité de l’état d’anxiété.

Après ces deux premières conférences, les auditeurs ont pu se restaurer et profiter de ce temps de pause pour découvrir les différents stands tenus par nos partenaires, échanger et débattre sur les thèmes abordés lors des deux premières conférences.

La matinée s’est poursuivie par la présentation d’un historique des approches et des méthodes de récupération en kinésithérapie et physiothérapie par A. Chevutschi, Dr en Sciences et enseignant de l’IFMK de Lille. Ce fut l’occasion de redécouvrir le plébiscite que les sportifs accordent aux bienfaits du massage mais aussi de prendre conscience que les effets sur la récupération perçue sont plus significatifs que sur les indicateurs biologiques de la récupération. La question soulevée était : « mesure-t-on les bons indicateurs pour évaluer les effets de l’action du toucher ou de toute thérapie manuelle sur la récupération ? »

S. Lambert, kinésithérapeute du sport, a conclu la matinée en présentant son travail de recherche sur l’effet d’une séance de fasciathérapie sur la mobilisation attentionnelle du golfeur. Grâce à la maîtrise de sa connaissance du golf, l’auditoire a pu prendre la mesur de l’importance de la performance attentionnelle, de sa mobilité et de sa flexibilité pour progresser et aborder la compétition. L’étude exploratoire menée auprès de trois golfeurs a pu mettre en évidence la possibilité de transférer dans le jeu les ressources attentionnelles découvertes et mobilisées par le joueur lors d’une séance de fasciathérapie.

La deuxième partie de la journée a débuté par une présentation de la Cité de la santé et de son rôle dans la diffusion de la connaissance par Nathalie Chalhoub. Les conférences ont ensuite repris avec la présence de C. Courraud, membre du comité scientifique de l’ANKF.

C. Dupuis, porte-parole du groupe traduction de l’ANKF a tout d’abord présenté le résultat de plusieurs mois de travail consacrés à la traduction du congrès « Fascia et médecine du sport »(Ulm, 2013) en décrivant les différentes avancées concernant le fascia dans le domaine de l’histologie, de la biomécanique et des applications cliniques. L’occasion de pouvoir prendre connaissance des nouveautés et de réfléchir aux liens entre recherche, théorie et applications pratiques.

L’après midi s’est poursuivi par l’intervention de S. Lettieri, kinésithérapeute, ostéopathe et fasciathérapeute de l’ESTAC. En s’appuyant sur son expérience du suivi des joueurs professionnels de ce club de football et grâce à des images et des témoignages, il nous a fait vivre de l’intérieur la pratique de la fasciathérapie au quotidien, ses modalités d’application dans la récupération et les résultats sur la prévention des blessures en montrant une tendance à la diminution des blessures musculaires sur les joueurs recevant une séance de fasciathérapie par semaine. Les témoignages ont pu également permettre à l’assistance de prendre connaissance des larges bienfaits de la fasciathérapie chez le footballeur professionnel.

Après une seconde pause, les congressistes ont pu assister à la communication d’A. Serre, Kinésithérapeute du sport, sur le thème « Pédagogie perceptive et étirements ».Elle a rappelé les controverses concernant la place des étirements tant avant qu’après la compétition et nous a présenté les résultats de sa recherche de master en kinésithérapie du sport, dont l’enquête qualitative menée auprès de trois sportifs ayant suivi un programme de pédagogie perceptive a pu montrer des changements positifs sur la manière de concevoir, de pratiquer au quotidien et de transférer dans la pratique sportive l’apprentissage de leur ressenti corporel.

La dernière communication de ce congrès a présenté la fasciathérapie dans le sport à travers le point de vue de ceux qui l’exercent au quotidien. A. Leray, ostéopathe, kinésithérapeute du sport et enseignant en IFMK s’est appuyé sur son mémoire de master en Kinésithérapie du sport pour nous faire, d’abord part de la situation de la kinésithérapie du sport en France et de son absence de reconnaissance comme spécificité d’exercice et de la place de plus en plus importante de l’ostéopathie et de la fasciathérapie dans l’arsenal thérapeutique du sportif et du kinésithérapeute. À travers des entretiens menés auprès de trois experts de la fasciathérapie du sport, il a dressé un « portrait » permettant d’identifier les traits caractéristiques et le parcours du fasciathérapeute du sport et sa « boîte à outils » rassemblant les champs d’action et les qualités spécifiques pour l’exercice de la fasciathérapie dans le sport.

Cette journée s’est achevée après des échanges et des interactions avec la salle par une allocution de fin prononcée par B. Dutemple qui, quittant ses fonctions de président de l’ANKF, a reçu l’ovation du public pour le travail accompli depuis ces dernières années et dont la réussite du congrès en fut une parfaite illustration.

Merci à tous les participants, aux intervenants, aux partenaires, aux associations professionnelles étrangères et aux organisateurs de cette journée pour leur investissement, leur chaleur et leur qualité.

Rendez-vous pour la prochaine édition du Congrès ANKF dont le thème et la date seront bientôt fixés !