B. Perrier (2008). Mémoire de fin d’études en kinésithérapie, ISEK, Haute-École Henri Spaak (Belgique).
Résumé : La kinésithérapie se sert souvent des étirements dans ses traitements. Son but premier est d’avoir un gain d’amplitude articulaire. L’utilisation de ces derniers est très controversée surtout en milieu sportif. Pourtant il existe d’autres méthodes pour augmenter la souplesse articulaire telles que la fasciathérapie et les trigger-points.
L’étude vise à comparer un programme de 4 semaines d’étirements passifs et de fasciathérapie, à raison de trois fois par semaine, sur la performance au sprint et au drop jump et à comprendre le rôle de l’amplitude articulaire dans les prestations sportives. Le travail portera également sur l’association des deux techniques pour entrevoir son effet sur l’amélioration des sports faisant intervenir un cycle d’“étirement-raccourcissement“.
Matériel et méthode : Un échantillon de 32 sujets féminins répartis en 4 groupes (groupe témoin, groupe participant au programme d’étirements passifs du triceps, groupe participant au programme fasciathérapie, groupe participant au programme de fasciathérapie et étirements). Les mesures ont été réalisées avant et après les 4 semaines du programme : mesure des amplitudes articulaires des chevilles, sprint de 30 mètres chronométré, drop jump à 3 hauteurs (15, 25 et 35 cm).
Résultats : Un programme d’étirement passif du triceps sural de 4 semaines, à raison de 3 fois par semaine, n’influence ni l’amplitude articulaire de la cheville, ni les performances au sprint et au drop jump. La fasciathérapie associée ou non à un programme d’étirement améliore plus l’amplitude articulaire de la cheville que le groupe étirement bien que cette augmentation ne soit pas significative. Lorsque la fasciathérapie est associée à l’étirement, les résultats statistiques montrent une augmentation significative de la hauteur de saut au drop jump. Alors que le groupe étirements a réduit sa vitesse de sprint, la fasciathérapie associée ou non aux étirements ne fait pas perdre de vitesse. Au contraire, la vitesse augmente et les valeurs sont proches de valeurs significatives. La performance est augmentée dans les groupes ayant reçu la fasciathérapie par rapport au groupe qui ne fait que des étirements.
Conclusion : Toutes ces observations nous amènent à penser que la fasciathérapie est favorable aux sports de détente faisant intervenir le cycle “étirement-raccourcissement“, même si les amplitudes articulaires ne sont pas significativement plus importantes. L’efficacité de cette technique dans les sports faisant intervenir des sauts verticaux avec ou sans course, tels que le basket, le football et le handball a bien été démontrée. L’action de cette technique va certainement au-delà d’une action mécanique. Les étirements et la fasciathérapie n’agissent pas sur les mêmes structures et le facteur nerveux est important dans le cycle “étirement-raccourcissement“. Le traitement des fascias aurait-il une action sur la conduction nerveuse ? Afin de compléter cette étude, une recherche dans ce sens serait à entreprendre pour mieux saisir l’effet de la fasciathérapie sur les différentes structures.