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Exploration des effets d’une séance de fasciathérapie sur la rigidité des fascias de la région thoraco lombaires

par | 15 Déc 2023 | Bibliographie

Exploration des effets d’une séance de fasciathérapie sur la rigidité des fascias de la région thoraco lombaires. Communication orale. 3èmes Journées du GETCOP 2021 (Nancy- France)

Titre : Évaluation des effets du massage (Ma), du Myofascial Release (MFR) et de la Fasciathérapie MDB sur l’élasticité du fascia thoracolombaire (FTL)

Auteurs : Courraud C1, Bertrand I1, Dupuis C1, Sercu P, Azevedo T2, Vabo K2 (Service de médecine physique et réhabilitation de l’HOSPITAL-ESCOLA DE L’UFP-FFP)

Contexte et objectif : La fasciathérapie (Méthode Danis Bois) est une thérapie manuelle considérée comme efficace sur la lombalgie par les kinésithérapeutes qui la pratiquent (80% l’utilisent pour traiter la lombalgie chronique) pour son effet antalgique (Dupuis et al, 2019). Cette efficacité peut s’expliquer par son action sur les dysfonctions du système fascial, un nombre croissant de publications suggérant l’implication du fascia thoraco-lombaire dans la lombalgie (Stecco et Lahtinen 2019, Bae et al., 2017, Langevin et al 2011, Panjabi 2006).

Les techniques de mesure par imagerie (échographie et élastographie) sont actuellement recommandées et couramment utilisées pour objectiver les effets physiologiques des thérapies des fascias (Avila Gonzalz et al, 2018). L’objectif de cette étude est d’évaluer les effets du massage (Ma), du Myofascial Release (MFR) et de la Fasciathérapie (MDB) sur l’élasticité du fascia thoracolombaire à l’aide de l’imagerie médicale.

Matériel et méthode : Étude clinique comparée, randomisé prévue entre septembre 2019 et juin 2020 se déroulant au sein de l’Hospital-Escola da Fundação Fernando Pessoa (avis favorable du comité d’éthique en santé de l’hôpital le 18 septembre 2019).

Les patients seront affectés aux 3 groupes (Ma, MFR et MDB) de manière aléatoire et inclus après consultation médicale dans le service du Service de médecine physique et réhabilitation de l’HOSPITAL-ESCOLA DE L’UFP-FFP. Tout patient consultant pour une lombalgie chronique peut être inclus dans l’étude.

Les mesures sont réalisées en para-vertébrale (la sonde est posée en regard de l’espace entre l’épineuse de L2 et L3, à 2cm de l’axe médian). Trois mesures sont faites (au niveau de la peau, du fascia et du muscle). Les mesures sont réalisées avant la séance (T0), après 15 mns de traitement (T1) et 30 mns de traitement (T2). Le patient sera allongé sur le ventre sur une table de massage dans une position confortable durant toute l’intervention (pendant la prise de mesure en T0, T1 et T2)

Le matériel utilisé est un Echographe ACUSON S2000™ Touch qui utilise la méthode ARFI (Acoustic Radiation Force Impulse) permettant de quantifier l’élasticité des tissus à travers la Vs, module de Young E et la mesure de l’épaisseur.

La séance de fasciathérapie est réalisée sur le fascia thoraco-lombaire, le praticien étant libre de l’organisation de son traitement.

Résultats/discussion : L’étude n’a pu à ce jour être réalisée en raison de la pandémie liée à la COVID 19. Toutefois, des premiers résultats peuvent être présentés sur la technique de fasciathérapie (12 patients). La rigidité des tissus varie entre T0, T1 et T2. Entre T0 et T1 2 types de changement : une augmentation (plus nette dans le fascia) ou une diminution de la valeur de la valeur E dans les 3 tissus : une augmentation + importante dans le fascia (8 cas) par rapport au muscle et à la peau. On observe en effet 6 cas avec diminution de la rigidité dans la peau et 6 avec augmentation (1 cas ne présente pas de modification de la valeur E) et 5 cas avec diminution dans le muscle et 4 avec augmentation (3 ne présentent pas de modification de E). Les changements varient selon les différents tissus. On observe également un changement non linéaire dans la séance : les mesures à T1 montrent des variations de E tendant vers une augmentation ou une diminution puis ces valeurs évoluent à T2 parfois dans le sens inverse parfois dans le même sens : on peut avoir une augmentation à T1 et une diminution ensuite à T2 et inversement. On observe que les modifications au niveau du muscle sont plus homogènes : les valeurs de E sont comprises entre 48 et 22 à T0, entre 65 et 16 en T1 et entre 100 et 23 en T2 (moyenne ?). On ne constate pas un changement linéaire entre les tissus : leur rigidité n’évolue pas symétriquement. Toutefois, on observe dans certains cas (9) une tendance des trois tissus à tendre vers une valeur E cible à T2.

Conclusion : L’imagerie est un excellent outil pour mesurer les changements mécaniques des tissus mais elle ne peut à elle seule expliquer les résultats cliniques attribués aux thérapies manuelles. Le fascia est partout et il est logique d’observer des modifications dans les différents niveaux de profondeur. On n’observe pas de changements homogènes dans les différents tissus : certains se rigidifient pendant que d’autres diminuent leur raideur. . n effet, l’action bénéfique des thérapies manuelles telles que la fasciathérapie ne repose pas uniquement sur un effet mécanique mesurable. Le fascia est un tissu connecté et très innervé dont la stimulation produit des changements plus généraux dans le système nerveux. De plus, la fasciathérapie utilise un toucher dit relationnel (Bourhis et Bois 2012, Courraud, 2019) dont l’action « somato-perceptuelle » favorise l’intégration et l’unification corps/psychisme avec un impact sur l’anxiété (Payrau 2017) et l’estime de soi (Bourhis et al, 2017) et développe la communication non verbale qui favorise la qualité de la relation thérapeutique (Bizzari et Foglia, 2019, Bialosky et al, 2009, Testa et Rossini, 2016, Bialosky et al 2017).