Une nouvelle pratique du toucher à l’épreuve de la phénoménologie.

C. Arni (2009). Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de licencié en Sciences de l’Education, Université Catholique de Louvain (Belgique).

Résumé : La fasciathérapie est une nouvelle thérapie manuelle qui a pour premier objectif de soulager les douleurs et les souffrances, de rétablir une fonctionnalité et un bien-être au patient, par un toucher qui prend en compte le corps et la dimension psychique de la personne. C’est au sein de la formation professionnelle en fasciathérapie que se situe ce mémoire. L’objectif de ce mémoire est de comprendre les moments formateurs dans l’acquisition d’un toucher, ceux qui font sens pour l’étudiant, et de détecter les comportements qu’il met à l’œuvre dans son apprentissage. Ce mémoire se situe dans ce lien entre soin et formation, cette relation formative de soigné − où l’étudiant éprouve sur lui le soin − et de soignant − où il perçoit les effets de son action sur autrui. Au sein du contexte sont présentées les techniques de soin en situant la fasciathérapie au sein du champ de la médecine et de la kinésithérapie. C’est par une exploration des conceptions de la santé, de la maladie, de la guérison, du corps et du toucher, véhiculées au sein de chaque discipline, que l’influence de ces conceptions sur les gestes, les attitudes et les comportements des soignants est analysée. Puis, une explicitation des concepts spécifiques et originaux de la fasciathérapie est proposée, avant d’aborder la question de la formation au toucher et des effets de cette formation sur le sujet. La phénoménologie, par son apport théorique, élargit la compréhension classique de la perception, du corps et d’autrui. En effet, Merleau-Ponty, en plaçant le corps avec ses pouvoirs perceptifs et expressifs à l’origine de toutes les visées, est un point de vue qui permet de traiter la question du toucher. C’est avec cette compréhension phénoménologique que les concepts de la fasciathérapie sont discutés de manière théorique. L’objectif de la recherche − comprendre les moments formateurs dans l’acquisition d’un toucher et les effets de cet apprentissage sur le sujet en formation − et la question de recherche soulevée − quels processus perceptifs l’étudiant met-il en œuvre en situation d’apprentissage du toucher ? − situe ce mémoire dans le courant de la recherche qualitative. Le modèle d’analyse est construit sur les concepts issus de la discussion théorique permettant une analyse qualitative. Une interprétation singulière des six entretiens autour de la question de recherche et transversale a permis l’émergence de trois profils perceptifs.