Compte rendu du congrès de Bruxelles

La journée du samedi a été consacrée aux conférences

La matinée fut modérée par le Pr Danis Bois (Psychopédagogue, Université Fernando Pessoa)

• Rob Maertens, président de la BFmdb, est venu souhaiter la bienvenue aux participants et aux orateurs.

• Paul Sercu, kinésithérapeute, ostéopathe et fasciathérapeute ayant développé la fasciathérapie en Belgique, a précisé la place qu’occupe cette dernière en Belgique au sein des instances officielles de la kinésithérapie (formation continue en kinésithérapie). Il a ensuite, rappelé l’importance des fascias et de la perception d’un point de vue bio- physiologique et précisé la dimension somato-psychique et éducative présente au sein de cette pratique thérapeutique manuelle et gestuelle.

• Dr Joeri Calsius, ostéopathe psychologue et psychothérapeute spécialisé dans l’approche intégrative de l’angoisse (Thèse de doctorat à Utrecht primée en 2013), a présenté la notion de « body awareness » à partir des points de vue de la psychanalyse, de la phénoménologie, de la neurophysiologie et de la psychothérapie corporelle sur la conscience du corps. Le mouvement, le toucher et le langage étant des éléments déterminants dans la conscientisation corporelle, ils doivent être pris en considération au sein même du geste thérapeutique. Ainsi, l’orateur a insisté sur la richesse d’une approche inter et pluri disciplinaire dans ce domaine de recherche et d’accompagnement thérapeutique.

• Paul Sercu a longuement développé la notion de perception corporelle en tant que valeur ajoutée en kinésithérapie dans le travail de prise de conscience. De nombreux items ont été abordés : la posture de neutralité active, la linéarité, la capacité à discriminer et verbaliser ses ressentis, l’attention, l’intention, etc.

L’après-midi a été modérée par le Pr Franz Baro (neuropsychiatre Université de Louvain)

• Björn Prins, psychologue et psychothérapeute (doctorant à l’université de Gand), spécialisé dans l’enseignement de la pratique de « pleine conscience » (Mindfulness de J. Kabat-Zinn), a dressé un bref historique de cette technique, puis présenté quelques éléments conceptuels tels que l’importance de la sollicitation de l’observation corporelle en contact avec le présent (l’ici et maintenant), le processus d’acceptation sans opposition (« dire oui à son non »), et la nécessité de « défusionner » par rapport à un événement (distance et en même temps action).

• Dr. Philippe Rosier, kinésithérapeute et fasciathérapeute, Docteur en Sciences Sociales (option psychopédagogie), spécialiste des sportifs de haut niveau, a évoqué l’importance de la perception et de la prise de conscience du mouvement dans la prévention des blessures chez ces sportifs. Trois phénomènes ont été analysés : le mouvement effectué, l’expérience de son propre corps et le fait d’entrer en contact avec soi-même au sein de l’expérience. Plus le sportif prend conscience de ses gestes via la dimension pédagogique de la fasciathérapie, plus il témoigne gagner en souplesse, en amplitude, en capacité à se concentrer, etc. Enfin, ont été présentés deux cas cliniques filmés pendant une session de fasciathérapie gestuelle : un footballeur souffrant de crampes aux quadriceps, l’autre de pubalgie.

• Pr Danis Bois, fondateur de la fasciathérapie, professeur au sein de l’Université F. Pessoa au Portugal et directeur du centre de recherche en Psychopédagogie Perceptive (CERAP-UFP), a placé son intervention depuis le point de vue de la philosophie, en déconstruisant les termes de perception et de prise de conscience, question abordée sous l’angle de l’expérience du corps, en mettant en évidence leur lien de complémentarité, la perception étant le point de départ de la conscience corporelle, et la conscience nourrissant la perception. De nombreuses dimensions ont été abordées, telles que : la subjectivité, la place centrale du sujet dans l’expérience, la perception interne et externe afin de percevoir le monde (M. de Biran, M. Ponty), la capacité à être en « surplomb » et à s’éprouver (s’apercevoir percevant), ainsi que le sentiment de soi et le sentiment d’exister.

Deux témoignages ont fait suite à ces présentations :

• Mme Marie-Paule Meert, auteur du livre “Quand tu seras guérie, nous irons au sommet de l’Empire State Building”(Editions Racine) et créatrice du centre « La vie-là » à Ottignies a présenté son parcours, depuis la posture de patiente traitée en fasciathérapie et souffrant d’un cancer du sein, vers celle de patiente-actrice de sa pathologie, pour enfin témoigner de ses actions concrètes (écriture d’un livre, création d’un centre pilote en complémentarité des soins médicaux généraux et pluridisciplinaires (équipe de 60 bénévoles), destiné aux patients atteints d’un cancer et dans lequel la fasciathérapie représente une forme d’accompagnement).

• Mme Kathleen Mesdagh, kinésithérapeute, ostéopathe et fasciathérapeute a témoigné des intérêts concrets de la dimension pédagogique de la fasciathérapie au sein de son activité en cabinet et des bienfaits perçus par ses patients. Elle a souligné l’intérêt de l’autonomisation de ceux-ci au travers de cet accompagnement thérapeutique

Enfin, Rob Maertens a présenté les conclusions de cette journée qui fut riche en informations, réflexions et partages.

Les conférenciers, les organisateurs et les participants se sont ensuite retrouvés autour d’un dîner dansant, dans une chaleureuse ambiance et au sein d’un très beau lieu : Le Golf de Steenokkerzeel !

Le dimanche a été consacré aux workshops :

La journée du dimanche 21 Septembre a permis aux participants de ce congrès d’expérimenter les aspects thérapeutiques et éducatifs de la fasciathérapie au sein de trois ateliers (fascia fitness, gymnastique sensorielle et thérapie manuelle) animés par les formateurs de l’European College of Fasciatherapy.

A cette occasion, les 2 représentants de l’ANKF, Christian Courraud et Cyril Dupuis se sont essayés à faire les “petites mains” en langue anglaise ! (les participants étant très majoritairement néerlandophones).

compte-rendu rédigé par Nessia Fellmann