Courraud C, Lieutaud A, Bois D
Communication orale Congrès ICEPS 2020 : « Prévenir et soigner les douleurs avec des Interventions Non Médicamenteuses ». 24 au 25 novembre 2020 – Toulouse (France)
Résumé :
Introduction : Les thérapies manuelles ont une place importante dans la modulation périphérique et centrale de la douleur. La fasciathérapie est une thérapie manuelle qui cible son action sur le fascia pour soulager les douleurs physiques et agir sur les aspects psychologiques de modulation de la douleur tels que l’anxiété ou les émotions. Des études récentes ayant démontré l’existence de récepteurs nociceptifs et intéroceptifs dans le fascia suggèrent son implication dans la douleur et la souffrance. Cette étude a pour objectif d’étudier l’intérêt de l’utilisation de la fasciathérapie par des kinésithérapeutes dans la prise en charge de la douleur.
Méthode : Une enquête par questionnaire auto-administré a été réalisée auprès de 446 masseurs-kinésithérapeutes français formés à la fasciathérapie :
- 2 questions fermées (Échelle de Likert) portaient sur l’amélioration de la prise en charge de la douleur physique et de la souffrance psychique ;
- 2 questions ouvertes demandaient de citer le type de douleur ou de pathologie ayant été le plus et le moins améliorées.
Résultats : 238 (53%) questionnaires ont été complètement remplis et analysés par une méthode descriptive.
Les enquêtés expriment un fort sentiment d’amélioration de leur efficacité tant sur la douleur physique (n=228, 95.8%) que sur la souffrance psychique (n=200, 84%).
Les pathologies les plus améliorées sont : les pathologies musculo-squelettiques rachidiennes (n=183, 76,9%) et non-rachidiennes (n=99, 64,3%) devant les pathologies crâniennes (céphalées, migraines) (n=149, 62,6%), les pathologies viscérales (n=126, (53%) et les syndromes douloureux (fibromyalgie) (n=69, 29%).
Conclusion : Cette enquête semble indiquer que les kinésithérapeutes qui utilisent la fasciathérapie considèrent qu’elle contribue à améliorer significativement leur prise en charge des douleurs musculo-squelettiques de leur pratique courante. Elle suggère également que le recours à la fasciathérapie leur offre une possibilité d’agir sur la souffrance psychique confirmant la dimension somato-psychique de cette thérapie manuelle.