Intérêt des thérapies psychocorporelles dans l’anorexie mentale

FasciaFrance Bibliographie

Expérience d’une prise en charge par fasciathérapie chez les patientes anorexiques hospitalisées

Devulder C. (2008). Thèse de Doctorat de médecine, Université du Droit et de la santé – Lille 2, Faculté de Médecine Henri Warenbourg.

Résumé : L’anorexie mentale est une pathologie complexe pour laquelle les stratégies thérapeutiques habituelles ont une efficacité modérée. Les thérapies psychocorporelles trouvent une place non négligeable dans les soins apportés aux patientes anorexiques, sans pourtant être évaluées de manière rigoureuse. Dans ce travail nous avons exploré une nouvelle approche thérapeutique psychocorporelle par fasciathérapie.

Deux groupes appariés de patients devaient été constitués consécutivement pendant cette période. Le premier groupe de patients recevait une prise en charge hospitalière classique standardisée, associée à une thérapie psychocorporelle individuelle hebdomadaire par fasciathérapie. La fasciathérapie est une technique axée spécifiquement sur l’éveil de la proprioception, utilisant un toucher thérapeutique des fascias et des enchaînements de mouvements lents mobilisant ces fascias. Le deuxième groupe, groupe contrôle, devait recevoir une prise en charge classique standardisée seule. La durée du protocole a été fixée à 9 semaines, durée inférieure à la durée moyenne d’hospitalisation dans le service pour cette pathologie. Une évaluation clinique et psychométrique a été réalisée avant le traitement et après le traitement, à l’issue de 9 séances de soins. Nous présentons et discutons ici les premiers résultats obtenus dans le groupe n°1 ayant reçu un traitement psychocorporel par fasciathérapie. En effet, à l’issue de la période de recrutement fixée, il n’a pas été possible de constituer un groupe contrôle apparié et remplissant les critères de recrutement établis. Dans le groupe avec « fasciathérapie », on retrouve une variation significative de plusieurs mesures en faveur d’une amélioration clinique significative des patients du groupe « avec traitement ». Les mesures significativement améliorées sont : l’indice de masse corporelle IMC, le score à l’échelle de dépression de Beck BDI, le score total à l’inventaire des troubles alimentaires EDI « total », le score aux sous-échelles EDI « désir de minceur », EDI « boulimie », EDI « insatisfaction corporelle », EDI « sentiment d’inefficacité », EDI « méfiance interpersonnelle », EDI « maturité », le score à l’échelle « anxiété état » et « anxiété trait» et le score à l’échelle d’image corporelle BIQ. Conclusion : Notre étude a montré une amélioration clinique nette dans l’échantillon de patientes ayant bénéficié d’un traitement multimodal associé à une prise en charge par thérapie psychocorporelle (fasciathérapie). Elle confirme l’impact positif d’un abord corporel sur l’image du corps et les préoccupations corporelles. Elle est en faveur d’une amélioration clinique pour d’autres dimensions telle que l’anxiété. Ces résultats devront être comparés à ceux obtenus dans un groupe contrôle – en cours de constitution – qui reçoit une prise en charge classique sans thérapie psychocorporelle.