Analyse des médecines non conventionnelles et propositions d’encadrement

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Analyse des médecines non conventionnelles et propositions d’encadrement

Le Centre d’Analyse Stratégique (CAS, http://www.strategie.gouv.fr/ ), institution d’expertise et d’aide à la décision placée auprès du Premier Ministre, a publié en octobre 2012 la note d’analyse n° 290 qu’il titre « Quelle réponse des pouvoirs publics à l’engouement pour les médecines non conventionnelles ? ». Cette note brosse un panorama intéressant des enjeux actuels, observant une augmentation du recours à ce type de soins, et proposant diverses solutions d’encadrement des pratiques pour minimiser les risques et valoriser les avantages qu’on peut en attendre.

logo_CAS.pngElle propose une classification des thérapies non conventionnelles selon qu’elles sont fondées sur des produits naturels, ou bien qu’elles concernent le corps et l’esprit ou encore qu’elles s’appuient sur des manipulations.
L’analyse fait ressortir 7 motivations parmi les raisons du recours aux médecines non conventionnelles : l’idée, parfois fausse, que le « naturel » comporterait moins de risque ; la recherche d’une solution aux limites de la médecine conventionnelle ; un meilleur confort de vie ; pallier une carence de prise en charge globale (physique, psychologique, voire spirituelle) et de temps d’écoute des soignants ; maximiser les chances de rétablissement ; désir d’être actif ; désir de se réapproprier son corps et son parcours de soin.
Le constat est clair : « Si la médecine allopathique est efficace en termes de soins aigus et d’urgence, les médecines non conventionnelles se révèlent utiles en matière de prévention et de prise en charge de la douleur et des maladies chroniques, c’est-à-dire précisément les domaines dans lesquels le système de santé français manque de performance. » (p. 6).

Les cinq propositions qui sont faites, documentées par des observations des divers modes de régulation tentés en Europe, aux Etats-Unis et au Canada, consistent à :

  • Ouvrir une plateforme d’information recensant les connaissances actuelles sur les médecines non conventionnelles, les plantes médicinales et les praticiens du secteur.
  • Développer des études bénéfice-risque et coût-efficacité afin de décider de la pertinence :
    • d’interdire ou de dissuader le recours à certaines pratiques ;
    • de promouvoir certaines méthodes via les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) ;
    • et, dans le cas où le rapport coût-efficacité serait favorable, d’envisager le remboursement des pratiques les plus efficientes.
  • Afin de permettre aux patients de faire un choix éclairé, établir un label de thérapeute en pratiques non conventionnelles dont l’obtention serait conditionnée à la réussite d’un examen clinique et juridique.
  • Labelliser les offres de formation en écoles privées.
  • Proposer aux étudiants des filières médicales et paramédicales des modules facultatifs d’initiation aux médecines non conventionnelles pour qu’ils puissent informer leurs futurs patients sur les avantages et risques éventuels.

On le voit, l’horizon n’est pas si lointain, où le monde du soin non conventionnel se verra doté d’un cadre légal à la fois pour encadrer ses débordements et pour lui permettre d’organiser sa croissance. Ainsi, l’on pourrait voir un titre semblable au Heilpraktiker allemand accessible aux différentes formations de qualité données sur le sol français, qui donnerait un titre pour exercer aux côtés des professions médicales et paramédicales, pour « mieux répondre aux attentes des usagers en termes de bien-être et de qualité de vie, d’autant plus que ces variables contribuent au maintien, voire à l’amélioration de l’état de santé ». Le soin non conventionnel perdra alors son aspect « alternatif » et pourra entrer dans une combinaison de complémentarité organisée avec le soin conventionnel.

La fasciathérapie quant à elle est pratiquée par des professionnels de santé diplômés d’état, ce qui représente un gage de rigueur certain. Elle a toujours été enseignée au titre de la formation continue des kinésithérapeutes libéraux et les programmes de formation de Point d’appui, organisme de formation à la fasciathérapie, ont régulièrement été pris en charge depuis plus de 10 ans au titre de la formation continue des kinésithérapeutes libéraux (FIF-PL).

Gageons que les instances de la kinésithérapie, garantes du cadre que nous avons toujours choisi pour l’exercice de la fasciathérapie, sauront rester vigilantes à maintenir un accueil favorable pour les formations qui présentent des critères de garantie compatibles avec un exercice de qualité de la kinésithérapie au service du patient, parmi lesquelles, sans doute, la fasciathérapie.